peur et motivation

La science a parlé ! Peur = Motivation ?

Iker Aguirre
Co-fondateur de Konxus Media. Dirigeant d’entreprise depuis bientôt 30 ans, il cultive une passion pour le potentiel humain et l’entreprise. Conférencier international, il œuvre pour remettre l’humain au centre de l’entreprise et pour une performance épanouie avec un impact humain, conscient et responsable.

C’est totalement contre-intuitif : comment la peur peut-elle être à l’origine de la motivation ? Et pourtant, c’est ce que nous apprend la neuroscience.

Cette découverte est essentielle car trop souvent la peur et l’envie d’agir ne semblent pas aller de pair, c’est plutôt le contraire. De là, peuvent découler des programmations subconscientes qui, en cas de peur, nous poussent à nous retirer de l’action.

Apprendre ce qui va suivre pourrait bien changer votre rapport à la peur et vous donner quelques clefs pour appréhender les défis autrement.

Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à écouter cet épisode de notre chaine de podcasts Un Accent sur le Nouveau Leadership .

Ce qu’il
faut savoir

Ce qu'il faut savoir

Il existe un lien intéressant entre adrénaline, neurotransmetteur du stress et de la peur, et la dopamine, neurotransmetteur de la motivation. De ce lien découlera une pratique qui peut booster radicalement votre envie d’aller de l’avant avec des doses superlatives de motivation. Voici l’explication…

 

 

L’adrénaline est fille de la dopamine

 

La dopamine est le neurotransmetteur qui donne envie. Elle vous incite à vous mettre en mouvement. Elle est à l’origine de cette envie d’en découdre, de ces sensations de ne pas pouvoir tenir sur place.

L’adrénaline est un neurotransmetteur « coup de fouet ». Elle n’a que 20 secondes de durée de vie. C’est un flash fulgurant. Après elle, arrive le cortisol. C’est le « diesel du stress ». Il a besoin de 20 secondes pour se mettre en route mais il a une durée de vie très, très longue. C’est pour ça qu’il fait équipe avec l’adrénaline. Cette dernière lance l’alerte et fait le premier sprint et une fois qu’elle est cramée elle passe le relais au cortisol qui, lui, peut encaisser un marathon sans problème.

Mais là où ça devient intéressant c’est quand on apprend que l’adrénaline nait à partir de la dopamine ! Dit autrement, le neurotransmetteur de la motivation précède le neurotransmetteur de la peur et du stress !

Vous qui croyiez que la joie, le bonheur et l’amour étaient à l’origine de la motivation ! Et bien non ! Bon, je devrais plutôt dire « pas que » ! ????

Ce que l’on apprend là c’est que la peur est un énorme levier de motivation potentielle qu’il ne convient pas de fuir comme la peste, de crainte de jeter le bébé avec l’eau du bain !

 

 

peur et motivation

 

 

Vous manquez de motivation ? Faites vous peur (sans risque) !

 

Pensez aux sportifs extrêmes. J’ai eu la chance de dédier 20 ans de ma vie à leur passion et à cohabiter avec ces fous de l’exploit. On les appelle « adrénaline junkies », des drogués à l’adrénaline. Leur quotidien est la peur et le dépassement de soi dans des conditions dantesques. Et pourtant, ils adorent ça !

Sont-ils masochistes ? Non. Ils ont trouvé le code secret pour hacker la peur et la performance.

Pour vous, pas besoin de vous lancer sur un kilomètre lancé en tongues, ni de dévaler un vague de quinze mètres après le déjeuner. Il suffit de faire face à vos peurs et de voir au-delà de ce qu’elles vous inspirent. Derrière chaque peur se cache un potentiel de dépassement. Pour aller le chercher vous devez voir au delà de cette dernière.

Comment ?

Soit en direct live, en vous mettant en situation et si vous réussissez l’exercice vous êtes un véritable ninja !

Soit vous restez tranquillement à la maison et vous visualisez des situations qui vous hérissent le poil. C’est une mise en danger sans risque. Comme ça, s’il devait exister un risque ce serait que votre chat renverse la tasse de thé sur la moquette. L’explication ? Votre cerveau ne sait pas faire la différence entre ce qu’il visualise et ce qu’il vit réellement. Tout le secret est là. Pour votre cerveau toute visualisation est égale à une situation vécue ! Alors profitez de l’occasion et faites faces à vos peurs sans risque. Faites croire à votre cerveau que vous êtes dans de sales draps et apprenez à agir autrement. Le tout sans sortir de votre visualisation. Ainsi, avec un peu de pratique, vous développerez une aptitude à sécréter de la dopamine mais pas pour en faire de l’adrénaline.

Pour y arriver, visualisez la situation qui vous fait peur et voyez ce qu’il vous faut pour lui faire face. L’exercice vous oblige à identifier des capacités et des qualités pour réussir le défi. Imaginez-vous en train de déployer ces capacités et, dans votre visualisation, remplissez vous de l’envie certaine de les avoir.

Deux choses vont se passer alors :

  • d’un côté, vous allez passer en mode « attaque » pour affronter la peur. Plus vous vous habituerez à ce mode, moins la peur aura de prise sur vous et moins l’adrénaline sera dominante.
  • d’un autre côté, vous allez développer une envie d’en découdre, de vaincre cette peur, un désir de réussite. Vous ne désirerez pas la peur, mais ce qu’elle vous empêche d’atteindre.

 

Et là, le tour est joué !

 

 

Motivation et victoire

 

 

La peur initiale fait appel à l’adrénaline. Il va donc avoir production de dopamine (car à l’origine de l’adrénaline). Mais, vous allez réduire l’impact de l’adrénaline et booster votre envie en même temps : ceci boostera encore plus la sécrétion de dopamine.

Résultat des courses : vous avez le secret pour retrouver l’envie de vous mettre en mouvement grâce à ce surplus de dopamine ! Finissez votre exercice et vous verrez qu’immédiatement après vous aurez envie de faire de choses, d’œuvrer pour des objectifs plus ambitieux !

Derrière la peur, vous venez de découvrir la motivation. Poursuivez avec l’exercice et vous changerez en plus votre rapport à la peur. Une nouvelle version de vous-même vous attend. Nous sommes loin d’imaginer l’immensité des potentiels et des capacités qui se cachent au-delà de nos peurs.

Mais ça, c’est une autre histoire…

3 cerveaux en un qui nous programment

 

Nous avons trois cerveaux en un. Le premier, les plus ancien, est le cerveau reptilien, dit aussi cerveau archaïque. Il est responsable de toutes les fonctions basiques : manger, dormir et sauver sa peau pour perpétuer l’espèce. Ce dernier point est essentiel dans notre rapport à la peur.

Le cerveau reptilien réagit immédiatement à une menace. Sitôt elle est perçue, à une vitesse défiant toute concurrence il va envoyer un message d’alerte. S’en suivra une injection d’adrénaline immédiate. C’est le pic de stress initial. Sitôt activé, ce mécanisme vous donne le choix entre trois modes d’action : la fuite, l’attaque ou l’inhibition. Pendant ce temps, la perception de la menace met en mouvement le deuxième cerveau, dit limbique.

Ce dernier est le cerveau émotionnel. C’est lui qui vous régale avec une pointe de peur, qui est la réaction qui correspond à la mesure d’une menace. Plus elle est forte, plus la menace est grande et la réaction de survie immédiate.

Or, dans cette tambouille le troisième cerveau, appelé neocortex, responsable des pensées cartésiennes, de l’intellect et des pensées déductives est un gros balourd trop lent. Il agit dix fois plus lentement que les deux autres car, pour se décider, il a besoin de décortiquer l’information. Ceci mène à une déperdition de millièmes de secondes trop précieuses pour se permettre le luxe d’attendre. Rappelons qu’il y a menace ! Du coup, le reptilien et le limbique ont décidé de se passer de lui. Ainsi, sitôt il y a une menace importante, le limbique enregistre les marqueurs sensoriels émotionnels liés à la situation (c’est à dire toutes les sensations émotionnelles que vous avez eues à l’instant où la menace s’est présentée) et se programme pour réagir encore plus vite, c’est à dire sans communiquer avec le reptilien, la prochaine fois qu’une telle menace se présente. De l’efficience pure.

Sauf que ceci a un côté obscur : parfois on se programme suite à des situations uniques, qui ne se reproduiront plus jamais, mais qui ont des signatures sensorielles très proches d’autres situations futures qui n’auront rien à voir avec la menace initiale. Et, quand ces dernières pointent le bout de leur nez : boum ! On réagit de façon incompréhensible ! C’est l’histoire de ce bonhomme qui pète un plomb quand tout va bien… Ou de cette nana qui devient hystérique sans crier gare.

Si, à ça, vous rajoutez le neocortex qui rejoint la fête trop tard : vous ruminez sans relâche ce qui vient de se passer et les scénarios catastrophe qui auraient pu en découler. C’est la photocopieuse à mauvaises pensées. Une mitrailleuse à pensées néfastes répétitives. Or, comme la répétition est la meilleure façon de programmer votre subconscient pour qu’il agisse à votre place,  vous vous créez de jolis programmes bien gênant. Et c’est là que le bat blesse ! Vous avez eu peur, vous ruminez le risque, vous imaginez des scénarios catastrophe en boucle et vous induisez le lien suivant à votre subconscient : Menace = Peur = Danger = A éviter à tout prix.

Dommage pour vous mais votre aversion à la peur vient de tuer mentalement tout potentiel de motivation sous-jacent !

Points
Clés

Points clés

  • l’adrénaline (dite aussi épinephrine) est le neurotransmetteur du stress et de la peur
  • la dopamine est le neurotransmetteur de la motivation
  • la dopamine est à la base de l’adrénaline.
  • créer des défis volontaires aide à retrouver la motivation
  • visualiser des situations de peur et nourrir un sens de désir au-delà de cette dernière nourrit la sécrétion de dopamine, donc la motivation.

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loin

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