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Attention à l’attention! Le pouvoir de la pleine conscience

Cultiver l’attention par des méthodes simples permet d’améliorer sa santé et son écoute des autres et ses décisions.
Stéphane Faure
Stéphane Faure est instructeur et fondateur de l’organisme de formation en méditation Euthymia. Il enseigne la pleine conscience à tous les publics, du débutant au pratiquant chevronné, du soignant au dirigeant.

Si vous souhaitez écouter l’article en version audio :

L’attention est à l’origine de chaque instant de perception, de connaissance:

Je perçois les choses de cette façon, alors la réalité m’apparait de cette façon; Je ne suis en pilotage automatique, alors c’est mon pilotage automatique qui me dicte ma réalité.

On voit que l’attention est au cœur de la conduite de sa voiture pour arriver sain et sauf chez soi, l’attention est au cœur de nos relations pour se rendre compte de ce qu’on suscite chez les autres et de ce qui se passe autour de nous.

Enfin l’attention est le rouage de toute vie intérieure, psychologique, spirituelle.

L’attention est la mère de toute les qualités, sans attention on avance comme des aveugles et on chute dans la boue des afflictions.

Ce qu’il
faut savoir

Ce qu'il faut savoir

Depuis un demi siècle, le niveau de notre attention diminue. Les conséquences sont multiples : du “multi-tâches” épuisant et inefficace à la progression du trouble de l’attention.

Le recours à des exercices basés sur la méditation de pleine conscience a montré, depuis les années 80, un impact sur l’attention. En se centrant d’avantage sur l’instant présent, on diminue les vagabondages du mental qui sont, eux-mêmes,  à l’origine de nombreuses auto-critiques et bavardages intérieurs sans fins.

Dans les travaux du MIT (Massachusetts Institute of Technology) sur l’intelligence collective, la mise en coopération de l’attention de chacun sur des projets complexes a mis en valeur, le potentiel exponentiel d’une attention bien centrée. Au final, ce n’est pas l’ordinateur qui paramètre l’attention, c’est bien l’esprit de chacun.

 

 

 

 

Une cascade d’effets positifs sur la santé…

 

En apprenant à mieux réguler son attention, on apprend à mieux contrôler ses humeurs. Le système de survie est facilement stimulé dans notre organisme dès lors qu’on se sent menacé ou que l’envie d’un résultat se manifeste.

Nos vies sont souvent formatées pour remplir des objectifs :

  • être bon à son travail,
  • être un bon parent,
  • être bien en société,
  • etc.

Et cela nous met toujours dans la peur de ne pas y arriver et dans l’envie pressante de réussir; créant ainsi les causes d’une forme d’agitation intérieure constante.

En apprenant à revenir à l’instant présent par des exercices corporels, même courts, la conscience se pose et s’éclaircit. On sait quantifier cela dans le cerveau et on l’observe dans le système endocrinien. Les effets se font sentir à tous les étages de notre être.

Davidson, un neurologue connu pour ses observations cliniques de la pleine conscience, milite pour la diffusion, pour la plasticité et l’élasticité du cerveau. Il nous apprend que trois minutes par jour de pleine conscience, diffusée ici et là dans nos activités auront déjà un impact sur l’attention.

 

 

 

 

… Mais aussi sur les émotions

 

Le vagabondage mental, c’est l’esprit qui va dans le futur et dans le passé, jamais dans l’ici et maintenant, sauf pour commenter et se lancer dans des discours sur la situation actuelle. Généralement, le vagabondage mental est au service de zones plus profondes du cerveau destinées à préserver notre vie, coute que coute, comme à l’époque de Neandertal, face aux tigres à dents de sabre et autres.

Nous ne sommes plus à l’époque des mammouths, mais nous nous en inventons des nouveaux : crédits de fin du mois, promotions, relations compliquées au sein du couple ou ex couple sont autant de représentations de la vie menaçantes que notre cerveau interprète comme des menaces existentielles.

Dès lors, laisser le mental vagabonder en pensant trouver des solutions génère la plupart du temps une seule chose : plus de vagabondage mental !

Et quand on trouve une solution à un problème, le conditionnement est tel que, vite, il faut un autre problème. Comme on dit : “le bonheur c’est le malheur qui se repose.”

Ces états peuvent conduire à l’épuisement à la dépression. Les méthodes sur l’attention permettent de revenir au corps, à la respiration, à notre sensorialité et remettent le système de survie à sa juste place.

 

 

 

 

…Et au travail !

 

Décider n’est pas facile, surtout en période d’incertitude et de complexité. L’attention en mode automatique cherche toujours dans le passé des solutions pour faire face aux défis. Mais le passé n’est plus. Comme ces grosses organisations qui mettent en place des décisions bien verticales et quand elles sont enfin mises en œuvre, le contexte n’est plus le même et la mise en application est obsolète.

Ellen Langer est psychologue, elle est étrangère à la méditation, mais les conclusions de son travail sont sans équivoque : une attention à ce qui change, ce qui se transforme, sans chercher tout de suite des solutions est le meilleur moyen de percevoir les meilleurs choix, les opportunités les plus fines.

D’autre part, il est essentiel dans ces périodes troublées, d’être ouvert aux autres, mais l’attention en mode automatique, face à l’incertitude est focalisée sur une seule chose : ma pomme ! Comment me tirer de là, comment survivre ?

C’est exactement ce qui rend une équipe dysfonctionnelle. L’attention est la conséquence d’une coordination de plusieurs régions du cerveau sur une seule tâche. Cela a un effet apaisant et, en communauté, cela facilite les échanges. Des méthodes comme le “presencing” favorisent la régulation de l’attention en situation complexe afin de faire de l’incertitude une opportunité, et pas une cause de terreur.

 

 

 

 

Trois amis pour nourrir l’attention

 

  • Le premier ami, c’est le corps : apprendre à être présent quand on fait quelque pas, être attentif quand on s’étire, quand on mange.
  •  Le second ami c’est la respiration : nous ne sommes pas tous égaux et parfois, il est difficile et anxiogène de revenir à la respiration. Mais un peu d’entrainement, même court, peut faciliter une régulation de l’attention. Au besoin, on peut se faire aider par un professionnel comme un professeur de yoga, de méditation ou simplement un artiste (les musiciens et les acteurs savent respirer).
  •  Le troisième ami c’est l’instant présent : en développant une attention à ce qui change, en observant ce qui émerge en soi et autour de soi, on crée une perception plus fine de ce qui se passe ici et maintenant. Globalement, c’est le seul moment dont on dispose pour agir!!

 

 

 

Points
Clés

Points clés

  • L’attention est un facteur déterminant pour percevoir le monde et soi même.
  • L’attention est soumise au pilotage automatique de sa vie et tend à notre époque à s’altérer.
  • Le développement de la souffrance mentale vient d’une manière ou d’une autre d’un manque d’attention.
  • Cultiver l’attention par des méthodes simples permet d’améliorer sa santé et son écoute des autres et ses décisions.
  • Cultiver l’attention c’est possible en s’entrainant

Aller plus
loin

Aller plus loin

Podcast sur le vagabondage mental

Daniel Goleman: attention concentré et libre, 213, edition pocket

Ted Talk : How mindfulness changes the emotional life of our brains | Richard J. Davidson | TEDxSanFrancisco

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