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Slow communication : retrouver l’essentiel dans un monde d’excès

Virginie Gonzalez
Co-fondatrice de Konxus Media et Dirigeante engagée de l’agence de communication Agence ho5, elle milite pour le marketing heureux© ou l’idée que la communication et le marketing ne sont destinés à la seule recherche du profit mais aussi (et surtout) à celui de l’épanouissement de l’humain.

Si vous souhaitez écouter l’article en version audio :

En 1969 déjà, Jacques Dutronc chantait A toute berzingue !

Dans une société où la vitesse, la réussite et l’efficacité sont érigées en vertus suprêmes, il est facile de se perdre dans les méandres des sur :

  • surconsommation,
  • surexploitation,
  • surproduction,
  • surexposition,
  • surcommunication,
  • surenchère,
  • surpassement,
  • surpression,
  • surstress,
  • surestime,
  • surcharge mentale…

Et si au contraire, réussir, c’était prendre le temps de ralentir, réfléchir et renouer avec l’essentiel. Mais ce principe est-il adapté à notre ère, notamment en matière de communication ?

On est pressé, pressurisé, la vie va vite où qu'on habite. Il faut foncer pour subsister, et faire partie du corps d'élite. Jacques Dutronc

Ce qu’il
faut savoir

Ce qu'il faut savoir

La slow communication : un retour à l’essentiel nécessaire ?

Le concept de Slow Communication trouve ses racines dans le mouvement Slow, initié par Carlo Petrini dans les années 1980 avec la Slow Food. Ce mouvement prône une approche plus lente et plus réfléchie de la vie, en opposition à la culture de la vitesse et de la surconsommation.

À l’instar du Slow Food, elle met l’accent sur la qualité, la durabilité et le respect des personnes et de l’environnement.

Cette Slow Communication, inspirée par le principe du “Less is more“, nous rappelle que la qualité prime sur la quantité.

Contrairement à la communication traditionnelle axée sur le volume et la vitesse, la Slow Communication nous encourage à prendre du recul et à réfléchir avant d’agir. Elle nous invite à nous détourner des leviers marketing modernes pour trouver des stratégies de communication qui nous sont authentiques et significatives.

Que ce soit dans le développement de notre identité de marque ou dans la création de contenu, la Slow Communication nous encourage à ne pas agir pour agir, mais à réfléchir à nos valeurs, à notre mission et à notre véritable public cible.

 

 

Et si tout commençait par remettre l’humain au centre de la communication ?

Au cœur de la Slow Communication se trouve la redécouverte de l’humain. C’est ce que nous appelons mes équipes et moi-même à l’agence, le Marketing heureux©.

Mais pour connaitre l’autre, il nous faut déjà savoir qui nous sommes :

  • en tant qu’individu : je
  • dans le collectif : nous
  • dans la société : NOUS

 

Plutôt que de céder aux pressions de l’ego et de la compétition (dépasser l’autre, vendre plus, prendre plus de parts de marché, avoir plus de visibilité, obtenir plus de leads, être plus innovant, avoir le maximum de récompenses, avoir la plus grande communauté), le Marketing heureux© vous encourage à mettre en avant votre authenticité et votre humanité.

En favorisant des interactions authentiques, respectueuses et empathiques, nous pouvons créer des liens véritables avec notre public.

 

Une communication responsable et authentique

Miser sur une communication centrée sur l’humain, c’est adopter une approche réfléchie, honnête et inclusive dans nos interactions. En mettant en lumière notre différence et en agissant de manière juste et respectueuse, nous pouvons instaurer un climat de confiance et de fidélité avec notre public.

Une communication responsable est :

  • Authentique (basée sur son identité véritable)
  • Respectueuse (de soi, de l’autre et de son environnement)
  • Inclusive (créatrice de lien réel)
  • Qualitative (plutôt que quantitative)
  • Réfléchie (basée sur une stratégie plutôt que dans la rapidité)
  • Prouvée (plutôt que basée sur l’influence)

 

Et si tout était une histoire de cycles ?

Un aspect essentiel de la Slow Communication, c’est la prise en compte du cycle de vie du produit par rapport au cycle de la nature.

Le cycle de vie d’un produit est une représentation schématique des différentes étapes par lesquelles passe un produit depuis sa conception jusqu’à sa disparition du marché.

Ce cycle de vie produit est un outil précieux pour les entreprises car il leur permet d’anticiper les évolutions du marché et d’adapter leur stratégie en conséquence.

 

Le cycle de vie d’une plante, quant à lui, est rythmé par les saisons, garantissant sa survie et sa reproduction. Ses phases intègrent la naissance (la germination chez les plantes), la croissance, l’alimentation, la reproduction, et enfin la mort avant une renaissance.

Ce parallèle met en évidence la similarité entre la croissance et le développement des plantes et des projets en entreprise. Tout comme une plante, un projet a besoin de soins, d’attention et d’un environnement favorable pour prospérer.

  • Phase de Germination (Printemps) :
    • conception et lancement initial.
  • Phase de Croissance (Été) :
    • pic de développement.
  • Phase de Maturité (Automne) :
    • Consolidation de la position et des résultats. Optimisation des processus.
  • Phase de Dormance (Hiver) :
    • Période de repos ou de réflexion et évaluation des réussites et des échecs.
  • Nouvelle Germination et Cycle Renouvelé :
    • Nouvelle phase de germination de projets et entame d’un nouveau cycle.

 

 

 

 

Hors sol, les tendances inspirées des modèles startup tendent à transformer ces phases cycliques en une phase quasi uniquement ascensionnelle.

  • Phase d’Idéation et de validation rapide
  • Croissance extrêmement rapide
  • Expansion et consolidation
  • Éventuelle acquisition ou introduction en Bourse

Or prendre le temps de respecter le rythme biologique permet de bénéficier des effets positifs de l’expérimentation.

 

L’importance du temps d’expérimentation et d’échec

Prendre du temps pour expérimenter permet d’ouvrir de nouvelles perspectives. Plutôt que de chercher des solutions immédiates et toutes faites, elles nous encouragent à prendre le temps d’explorer, de tester et d’apprendre de nos erreurs. C’est dans cette démarche d’apprentissage continu que nous pouvons véritablement innover et progresser.

 

 

 

Le nouveau rôle de l’entreprise

Le consommateur n’a jamais disposé d’autant d’informations sur les produits qu’aujourd’hui : transparence de communication, labels qualité, expériences utilisateurs, paroles d’influenceurs, tutos, scores, mentions légales, informations obligatoires…

Nous sommes passés d’une consommation basée sur la valeur d’usage économique à une consommation basée sur la valeur sens.

Dans un monde où le pouvoir est de plus en plus entre les mains des consommateurs, le rôle de l’entreprise évolue. Plutôt que de chercher à imposer son message par la publicité, l’entreprise doit aujourd’hui créer un climat de confiance et d’empathie avec son public. En adoptant une communication responsable, authentique et centrée sur l’humain, elle peut non seulement fidéliser sa clientèle, mais aussi renforcer sa réputation et son impact positif sur la société.

S’il est question de donner de la valeur à l’usage, le temps de l’expérience n’est-il pas un pré-requis pour nous permettre sa réalisation ?

Quand la communication d’autrefois provoquait la rencontre avec le public à grand renfort de campagnes publicitaires, le public actuel a repris le contrôle de l’échange en étant lui à l’origine de la rencontre.

Cette inversion des rôles pousse l’entreprise à réviser son rôle. Pour se faire, l’entreprise se doit de passer du modèle de l’entreprise d’image et de communication à une entreprise de contenu et d’expérience.

Dans cette société de « sur-tout », une entreprise se doit de revisiter son rôle et sa communication autour de deux axes :

  • Créer de la confiance
    • démonstration (preuve)
    • engagement (sens, mission, actes)
    • transparence
  • Créer de l’empathie
    • écoute
    • lien
    • authenticité
    • responsabilité

 

 

 

La valeur temps au service d’une entreprise durable

La Slow Communication a ses freins. Elle demande du temps et de la patience. Elle peut nécessiter plus d’investissement personnel et de fond dans les contenus. Les résultats peuvent être moins immédiats en termes de visibilité et de chiffres d’affaires.

Cependant, les avantages à long terme sont nombreux : une meilleure image de marque, une réputation solide, une plus grande attractivité, une confiance accrue et une fidélité durable de la part de son public.

Les « lovebrands » ou les « marques employeurs» attractives ne s’y sont pas trompées.

 

Cultiver le Marketing heureux dans un monde en perpétuel mouvement

En conclusion, il me parait crucial de rappeler la nécessité de ralentir dans un monde qui va toujours plus vite. En prenant le temps de réfléchir, de communiquer de manière responsable et authentique, nous pouvons créer des liens durables et significatifs avec notre public.

Comme le dit le proverbe :

“La hâte est mauvaise conseillère”

En cultivant une communication vertueuse et responsable, nous pouvons véritablement retrouver l’essentiel dans un monde d’excès.

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