L’échec : Comprendre ce concept pour mieux apprendre sur soi
Charles Pépin, dans son ouvrage Les vertus de l’échec, explore le concept de l’échec sous un angle différent, en le considérant comme une étape cruciale sur le chemin de la réussite. L’auteur soutient que l’échec n’est pas une finalité en soi, mais plutôt une opportunité de croissance personnelle et de développement.
Pour illustrer mon propos, imaginez une fleur, lorsqu’elle ne pousse pas, est-ce la faute de la fleur ? ou a-t-elle besoin d’un autre environnement, de plus d’attention ? ce que je souhaite dire par là c’est que soit je considère que ma fleur ne poussera jamais, soit j’apprends de mes erreurs et cherche un autre moyen de la faire pousser. Je ne suis pas mon échec comme je ne suis pas mon objectif, je suis partie intégrante du mécanisme qui me permet d’atteindre cet objectif.
L’échec est une question de point de vue et de comment j’appréhende cette expérience. Car en effet, je vis des expériences que j’accumule (on appelle cela la vie) et à travers elles j’analyse ce que j’ai réalisé et ce que je peux améliorer. Je développe alors ma résilience, c’est à dire ma capacité à plier et ne pas rompre, et surtout à rebondir en prenant du recul et peut être développer de nouvelles compétences pour atteindre mes objectifs.
Qu’est-ce qu’un concept ? Comprendre les bases pour mieux appréhender l’échec et l’apprentissage de soi
Définition : idée générale et abstraite que se fait l’esprit humain d’un objet de pensée concret ou abstrait, et qui lui permet de rattacher à ce même objet les diverses perceptions qu’il en a, et d’en organiser les connaissances.
Et voilà le mot essentiel ! ABSTRAIT, ce qui veut dire que c’est la représentation que l’on en a qui opère sur la réalité et pas l’objet ou le concept en lui-même. Donc, l’échec est un concept car ce qui est un échec pour une personne, peut être un début de réussite pour une autre. Tout dépend du point de vue où l’on se place et de notre capacité à appréhender ce rapport à l’expérience vécue…

Notre rapport à l’échec : Des secrets révélateurs pour ouvrir les portes d’un nouveau chemin d’apprentissage
Nous avons tous un rapport spécial et personnel à l’échec. Celui-ci est souvent déterminé par notre culture, notre éducation (ex-loyauté familiale à l’échec), nos expériences passées et notre propre perception de nous-même.
Pour certaines personnes, l’échec est perçu comme synonyme de honte, de peur, de culpabilité et d’humiliation, alors que pour d’autres, c’est une source d’apprentissage, de croissance et de développement personnel. Le fameux bond quantique. ☺
Je pense donc qu’il peut être intéressant voire nécessaire d’explorer les émotions qui se cachent derrière la crainte de l’échec : nous pouvons avoir peur de ne plus être aimé.e, d’être ridiculisé.e, de souffrir, de la douleur, de la faiblesse, de la vulnérabilité ou encore de réussir ?
Cette peur est un puit de réponses pour continuer d’avancer à travers les expériences et les projets que l’on mène.
Par exemple, à titre personnel j’ai pu constater que derrière ma peur de me tromper se cachait en fait la peur de la culpabilité et de la douleur que celle-ci engendrait chez moi.
Lors d’une aventure récente, j’ai pris de plein fouet mon rapport à l’échec. A la lumière de cette expérience, j’ai compris pourquoi j’avais du mal à m’engager dans de nouveaux projets, pire j’enviais les autres en leur trouvant de meilleures qualités et me trouvais des excuses à moi-même pour ne pas essayer. Donc pourquoi tenter de faire des choses, vu que les autres sont meilleurs.es que moi ? Je refusais déjà l’expérience en elle-même alors m’impliquer… Et puis mon parcours avait été difficile jusque là, je n’avais pas vraiment envie de faire le bilan, je fonçais, tête baissée pour me rendre compte au final que je commençais à faire sérieusement du sur place.

L’histoire : je me prépare à prendre l’avion avec mon fils (remonté comme une pendule), valises en main à l’aéroport, nous sommes prêts. Je vous rappelle que mon fils a 4 ans et que prendre l’avion pour lui c’est Noël avant l’heure. Et là je ne trouve pas mon vol, ni le guichet d’enregistrement…rien…
Je cherche, je cherche, et tout d’un coup, je regarde ce billet d’avion que j’ai depuis des semaines et le voile se lève, je m’aperçois que j’avais réservé un Retour – Aller. Nous étions donc attendus pour l’embarquement dans notre ville de destination. Cette situation m’a mise dans un état que je n’avais pas envisagé, j’ai commencé à avoir une véritable attaque de panique.
Mon conjoint et mon fils de 4 ans me disaient que ce n’était pas grave, qu’il suffisait de prendre un autre billet, que tout allait bien alors que je ne faisais que répéter : oui mais moi je ne me trompe pas, jamais je ne me trompe, j’ai vérifié des dizaines de fois ces billets et je n’ai pas vu mon erreur…
J’avais l’impression que mon coeur allait s’arrêter, c’était impossible que je me trompe autant, mon monde intérieur s’écroulait.
Je prenais conscience de ma possible incompétence. Ca y est, je faisais partie des êtres non fiables alors que c’est une de mes premières valeurs. Bref, je me suis retrouvée brisée de l’intérieur, en 1000 morceaux, dans une insécurité folle, une enfant au milieu des bagages dans le hall de l’aéroport.
MAIS ! J’ai survécu et j’ai plongé dans la partie la plus sombre de cette expérience pour me rendre compte que le plus dur n’était pas de m’être trompée mais d’accepter que MOI, Marie qui est si fiable, ait pu se tromper.
J’ai été alors surprise par le peu de valeur que je me donnais, cette valeur ne tenait qu’au fait de ne jamais me tromper ! C’était ça le plus dur. La vie s’est engouffrée dans cette brèche et m’a proposé de changer. Donc le succès de ce changement tenait surtout dans ma capacité à réagir dans cette situation et d’en faire un bouquet de fleurs.
Le courage de se regarder en face : Apprendre de soi à travers l’échec et la réflexion personnelle
Cette situation a été d’une violence extrême pour moi. Car je venais de me donner l’autorisation inconsciemment de lâcher quelque chose et je ne vivais que de la douleur, de la dévalorisation, j’étais en train de me dire que ça y est j’étais cassée, que je ne fonctionnerais plus normalement.
Et vous savez tout d’un coup, votre esprit fait un focus sur toutes sortes de choses, comme s’il tissait une toile de compréhension de ce que vous avez toujours été et fait.
J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai exploré cet état, pourquoi je vivais ça. Soit je me flagellais jusqu’à m’être suffisamment punie moi-même pour équilibrer ma faute et devenir encore plus contrôlante (faudrait pas refaire la même erreur), soit j’apprenais de ce qu’il venait de se passer et je lâchais prise sur des choses qui ne sont pas si graves.
Il y a juste des conséquences auxquelles il faut faire face. Pour la petite histoire, la problématique s’est représentée à moi deux semaines plus tard en intervertissant deux colis que je devais envoyer. LA vie est bien faite hein !
Je venais de comprendre pourquoi j’avais peur d’échouer. Parce que mon évitement de l’échec provoquait en moi une vague complexe de culpabilité et que pour moi la culpabilité est synonyme de souffrance. J’ai tellement peur de la douleur que je préfère tout anticiper et donc j’évite de me lancer alors que j’en ai envie. En plus, mes erreurs allaient s’accrocher au tableau d’honneur de toutes les erreurs commises dans ma vie et auxquelles je repense souvent… Toi aussi tu fais ça ? bienvenue ☺
Et vous ? Quel est votre rapport avec vos expériences ? Avec l’échec ? Vous les collectionnez ? ou vous avez la capacité de les laisser derrière vous ?

Que faire face à une nouvelle épreuve ? Stratégies pour surmonter et apprendre
Il était évident que maintenant je comprenais tout sur mon fonctionnement et qu’il a fallu cette mise en abyme de moi-même pour y comprendre quelque chose. Une personne ne peut changer que si elle considère que cela a un intérêt pour elle, nous sommes tous dans ce schéma, il est primordial que la personne veuille pour pouvoir.
Face à une nouvelle épreuve, nous allons faire appel à nos expériences pour se préparer, anticiper, agir et c’est bien la preuve que plus les expériences se multiplient, plus j’ai confiance en moi et en ma capacité à faire face à toutes les situations.
Mon conseil : OSER non pas pour réussir, mais pour le faire, retrouver votre audace d’essayer.
Quand avez-vous fait quelque chose pour la première fois de votre vie ? Quand êtes-vous sorti de votre zone de sécurité pour essayer quelque chose ? Que ce soit un sport, un art, un nouveau défi ?
Fermer les yeux et pensez-y quelques secondes. C’était hier ou il y a des années ?
Quelle est votre confiance dans l’inconnu ?
A titre personnel, jusque récemment je préférais descendre de la planche de surf et pousser la planche contre vents et marées pour être sûre d’arriver où j’avais décidé d’arriver… Je vous laisse imaginer la fatigue, le contrôle et le manque de visibilité. Pour le moment je navigue entre deux états, en mutation, je fais un stage de surf en juin… Je vous en dirais plus après !
Et vous c’est quoi votre rapport à vos expériences ? Qu’en faites-vous ?
Parfois, nous cherchons activement de nouvelles expériences pour élargir nos horizons et nous enrichir, et d’autres fois, les expériences viennent à nous de manière inattendue, nous mettant au défi et nous confrontant à de nouvelles réalités et options.
Au final, tout ceci façonne notre compréhension du monde et de nous-même. Ces expériences tissent la toile de notre existence et c’est à travers leur accumulation et leur analyse que nous construisons nos vies.