Peut être connaissez vous cette expérience ?
Des chercheurs mettent dans une salle de classe une groupe d’adultes qui doivent résoudre des anagrammes. Quand ils ont la solution, ils doivent lever la main.
Trois anagrammes sont distribués l’un après l’autre. Un petit nombre des participants a, sur les deux premiers anagrammes, des anagrammes insolubles. Ils voient les autres lever la main et sont, eux mêmes en situation d’échec.
Le troisième anagramme, plutôt facile, est le même pour tous. 100% des cobayes qui ont eu les deux premiers vrais anagrammes trouvent le troisième, alors que 100% des cobayes mis en échec lors des deux premiers tests, ne résolvent pas le troisième.
Qu’est-ce que ça signifie pour nous ?
Ca signifie que si on met quelqu’un en situation d’échec, son niveau de stress augmente et il perd une grande partie de ses moyens.
Cependant, les neurosciences nous montrent que l’apprentissage se fait par les erreurs.
C’est donc bien notre posture vis à vis de l’erreur que nous devons reconsidérer.
Nous donner et donner aux autres le droit à l’erreur. Elle n’est pas un échec mais un apprentissage.
La meilleure façon de faire progresser une structure est par la démarche heuristique.
Lors d’un précédent article (Konxus n°2), je vous proposais le fait qu’il n’y avait pas une vérité unique mais autant de vérités que d’individus, et sans doute d’êtres vivants.
La démarche heuristique permet à une structure, quelle qu’elle soit, de s’enrichir des vérités de chacun. On essaie. Si ca marche, on fait avancer la structure, si ca ne marche pas, on avance quand même, puisqu’on a appris.
Dans mon laboratoire, nous avons toujours essayé de nouveaux « trucs ».
Produits, process, démarches commerciales, investissements. Moins ça se faisait chez mes confrères, plus ca me plaisait. Si une collaboratrice ou un collaborateur a une idée, on essaie. Et on voit ce que ca donne.
Quelle que soit l’idée. Si l’une ou l’un d’entres eux veut changer de poste, on essaie.
A une seule condition !
Qu’il n’y ait aucun jugement si ca ne marche pas. On a essayé. Et même si on doit faire marche arrière, nous ne reviendrons pas de là où nous étions partis. Nous nous sommes enrichis d’une expérience.
Ce n’est pas confortable pour les gens qui aiment bien leurs habitudes, qui ont besoin de routines. Ce n’est pas facile dans des services avec des process très précis, voire immuables. C’est impossible avec un « p’tit chef » qui veut que les choses se passent comme lui a décidé.
Il est difficile pour des gens peu habitués aux changements de se mettre en danger.
Car il y a bien une impression de danger.
La zone du cerveau qui gère les nouveautés est dans le cortex préfrontal, très proche de celle qui informe des dangers.
Pour qu’une équipe ose les changements, il faut qu’elle y soit habituée. Une équipe performante est donc une équipe qui expérimente en permanence.
Certain.e.s collaboratrices ou collaborateurs ne s’y feront pas. Il ont besoin de plus de routines.
Mais quels bienfaits pour une entreprise ou une structure !!! Et quel bonheur d’essayer toujours de nouvelles choses ! Quelle excitation !
Ce laboratoire que je dirigeais est très atypique, très différent. C’est ce qui en fait sa réputation, sa richesse et son unicité.
Parce que nous avons osé sortir du cadre, expérimenter, échouer, recommencer, rater, rebondir, nous tromper, rêver, faire, tomber, nous relever, trébucher, gagner.
Comme ce petit enfant qui apprend à marcher
Aujourd’hui mon travail de coach autorise le dirigeant à sortir du cadre établi.
Par l’expérimentation, le dirigeant va aller chercher son unicité, sa vibration, son identité profonde et petit à petit, dans une démarche heuristique, évoluer lui même et faire évoluer son entreprise pour qu’elle lui ressemble, qu’elle lui apporte de la joie quotidienne.
Comme ce petit enfant qui sait marcher
Lors des stages de chamanisme que j’anime chaque année, dont la moitié est réservée aux dirigeants et cadres dirigeants, la part théorique occupe une demi heure sur deux jours. De façon à ce que nous ayons tous le même langage.
Tout le reste du temps est dédié à l’expérimentation.
Parfois, on me demande des lectures sur le chamanisme, ma réponse est toujours la même, les lectures n’apportent rien, voire nuisent à votre pratique.
Moins on en sait, mieux c’est.
Le chamanisme s’expérimente, ne se raconte pas. Le risque étant d’entrer dans des dogmes, des systèmes de croyance.
Chacune et chacun repart des stages avec sa propre pratique, sa propre expérience.
Chacun repart avec sa propre vérité.
Comme cet enfant qui sait à présent courir.
Fin