C’est ainsi que les lieux que j’aime deviennent sacrés
L’expérience démarre par les yeux avant de laisser place au regard. Elle sollicite les oreilles avant de laisser place à l’écoute. Puis, après de longues minutes d’une douce méditation, elle vient trouver le cœur.
Regard intérieur, écoute intérieure. Visible, invisible. C’est là que le vrai voyage commence.
En m’invitant à un voyage vrai, Terre Mère devient mon guide spirituel. Elle m’accompagne vers le plus beau des pays : le mien. Car retrouver mon pays, c’est retrouver qui je suis.
Elle distille un enseignement majeur à mon âme : ne pas chercher de nouvelles routes ou des décors exotiques, mais simplement trouver le chemin du retour vers un paysage connu. Le retour vers Moi. Le retour à Moi.
Quelle aventure ! Ce pays qui nous est si proche semble paradoxalement si lointain
Pour m’aider, la Nature m’invite à m’inspirer de ce qui m’entoure.
Comme les oiseaux, à écouter mon rythme biologique et suivre ma boussole intérieure. Prendre mon envol. Amorcer la migration.
C’est alors que tout s’organise autour de moi et en moi, la Nature extérieure devient messagère intérieure. A moi d’entrer en résonance pour comprendre les messages, à moi de décoder, de dialoguer.
Où en suis-je de mon existence ?
J’interroge la Nature et j’écoute les signes.
L’air qui m’entoure m’invite à faire le vide, à prendre une nouvelle respiration, à oser me laisser porter par le vent. A comprendre que l’espace est infini.
Le soleil me rappelle d’accueillir la chaleur, de retrouver la joie et de me centrer sur le cœur, de poursuivre ma quête de lumière.
Le bois me montre ses deux facettes :
- la solidité pour braver les tempêtes,
- et la souplesse pour plier sans casser.
La capacité de faire de nouvelles pousses, et de croître tant que les racines sont profondes et que brille la lumière.
L’eau m’inspire le mouvement et la fluidité. Elle sait toujours par où passer. S’il faut ralentir ou prendre de la vitesse, accueillir les vagues ou s’abandonner dans une absolue sérénité. Elle me rappelle aussi qu’il existe toujours une source pure et originelle.
La terre m’offre la perspective de trouver une île où me poser, d’être stable, ancrée, enracinée. De cultiver ce que j’aime et ce qui me nourrit. De prendre soin de mes ressources, d’accorder le temps nécessaire à la vie pour la faire fructifier.
Nature humaine, nature terrestre.
Ainsi, je reviens souvent dans la Nature car c’est ici que mon âme chemine. A son rythme, en douceur, avec lenteur. Le plus lentement possible, car le paysage intérieur se dévoile pas à pas.
Progressivement, je me construis. Je fais l’expérience de la beauté, de la poésie, de l’intériorité. J’entre en résonance avec ce qui m’entoure et des sensations vibrent en moi.
Je constate que l’ombre est toujours révélatrice de lumière, que je peux gagner à la fois en légèreté et en densité, que la hauteur m’offre les meilleures perspectives mais que d’immenses richesses se nichent dans les profondeurs.
C’est ainsi que tout m’est révélé : la Nature n’est pas un simple décor. Elle m’enseigne la Vie. Elle m’aide à grandir, à évoluer, à me retrouver. Elle guérit.
Crédit photos : Stéphanie Labé
2 Responses
Un article comme une méditation.
L’occasion d’une pause et d’une reconnexion à soi-même.
Gratitude
Merci Mouni !