Tout commence par de l’ignorance. Ce n’est pas une ignorance stupide ou ignare. C’est le simple fait de ne pas savoir. Vous avancez à l’aveugle et les choses se font par défaut. Vous vous contentez d’une vision projet et vous êtes dans le faire. Votre quotidien se réduit le plus souvent à résoudre des problèmes individuels et managériaux en cascade. Vous exercez un leadership projet.
Le jour où vous prenez conscience de ça, vous découvrez que vous pouvez voir encore plus loin.
Un leadership conscient et responsable : plusieurs dimensions d’impact
Un leader mène un groupe humain à atteindre un résultat. Son niveau de conscience définira le nombre de dimensions de son compte de résultats. Au plus bas de l’échelle, vous avez un compte de résultat uniquement financier, qui fait fi de tous les autres impacts de l’activité.
La dimension économique et financière est essentielle à la survie de l’entreprise. Remettre l’humain au centre de l’entreprise ne veut pas dire oublier sa santé économique et financière ! C’est voir simplement plus loin, plus responsable.
Parmi les nombreuses dimensions qui s’ouvrent à vous, vous avez, en plus de l’économique, l’humaine, la sociale, la sociétale et l’environnementale. C’est ce que l’on nomme Performance Globale et je me suis permis de dissocier l’humain de sa dimension sociale pour aller dans le sens des deux voies ici décrites.
Deux voies simultanées
Remettre l’humain au centre de l’entreprise est une ambition exigeante pour les leaders. Impossible d’y arriver sans connaître l’humain sous toutes ses coutures.
C’est pour cette raison que tout leader qui veut réussir le défi s’engage obligatoirement sur deux voies simultanées.
La première est celle qui concerne son propre parcours individuel. C’est son aventure intérieure qui le mène à s’éveiller à son être, à ses potentiels, à sa juste place dans le monde. C’est une voie individuelle, elle est une condition sine qua non pour exceller dans l’autre voie. C’est le “la voie du je”
La deuxième voie est celle qui engage un groupe sur un chemin dans le but d’atteindre un objectif partagé. C’est une voie qui stimule l’humain au sein d’une communauté et le fait progresser en tant qu’entité groupale. C’est le “la voie du nous”
La voie du Je : le chemin individuel
C’est le début de l’aventure.
Elle commence dès que l’on se pose des questions sur soi et que l’on désire se connaître et s’améliorer. Le leader sort du néant de celui qui ne se connaît pas. Il cesse de subir la vie et de passer en force quand les choses ne vont pas dans son sens.
La première étape est le développement personnel. C’est une découverte de la personne que l’on est réellement. A ce stade on va s’intéresser à sa construction à travers ses histoire, parcours, croyances, schémas, forces, vulnérabilités… C’est le domaine de la personnalité. Il s’agit d’apprendre à se connaître et à se comprendre afin de s’améliorer.
Ici, vous découvrirez des approches de classification et des méthodes introspectives. Parmi les approches les plus connues vous aurez l’ennéagramme, l’analyse transactionnelle, la process communication ou les méthodes D.I.S.C ou M.B.T.I. Il en existe d’autres, bien sûr. Cette étape est un miroir sur vous-même. Vous apprenez à regarder votre reflet, dans ses côtés lumineux et sombres. Vous veillez alors à renforcer les zones lumineuses (vos dons et vos potentiels), tout en éclairant les zones d’ombre (vos vulnérabilités, croyances limitantes, etc.).
Au-delà des méthodes de développement personnel décrites, vous pourrez vous engager sur un parcours thérapeutique pour vous libérer des programmes psychologiques qui jouent contre vous.
La deuxième étape est le développement intérieur. Dès que vous progressez sur le chemin du développement personnel vous construirez un pont qui mène à la découverte des potentiels qui sommeillent en vous. C’est une nouvelle étape. L’éveil du potentiel humain est indépendant du développement personnel. Nul besoin de connaître son ennéatype ou profil M.B.T.I. pour développer, par exemple, son charisme ou son intelligence émotionnelle. Bien sûr ça aide, mais ce n’est pas essentiel.
Le potentiel humain est le même pour tout être humain, quels que soient son genre, son pronom, son origine, sa culture, sa confession, son âge et sa personnalité. Tout le monde est logé à la même enseigne et pour éveiller un potentiel déterminé tout le monde fera la même chose de la même façon. Bien sûr, les résultats varieront d’un individu à l’autre mais ils seront au rendez-vous toujours de la même façon. Par contre, sa personnalité définira l’usage que chacun en fera mais c’est une autre question. L’usage du potentiel, n’est pas l’éveil de ce dernier.
Quand vous progressez sur le chemin du développement intérieur (ou éveil du potentiel), vous créez inévitablement des ponts vers la troisième étape : le développement spirituel.
Tôt ou tard, vous ne manquerez pas de vous poser des question sur votre raison d’être et votre place dans le monde. C’est le premier pas dans le domaine du développement spirituel. Quand vous avancerez sur votre développement intérieur vous serez épaté par la profondeur des potentiels qui sont en vous. A de nombreuses reprises pour ne manquerez pas de vous émerveiller et de sentir qu’il y a, en vous et autour de vous, quelque chose de bien plus grand que vous et qui vous dépasse. Ce « quelque chose » peut prendre beaucoup de noms. Le découvrir est le propre du développement spirituel. Et cette découverte est compatible avec toutes les philosophies, de l’athée à l’adepte d’une religion en passant par toutes les nuances qui les séparent.
La voie du nous : le chemin groupal
En tant que leader vous ne pouvez pas vous engager avec succès sur cette voie sans connaître l’humain. Et le seul moyen de connaître l’humain, c’est de vous connaître vous-même. Dit autrement, de vous engager pleinement sur la première voie.
Fort ou forte de cette expérience vous serez alors en mesure de comprendre les défis qui s’imposent aux personnes avec lesquelles vous travaillez. Ainsi, vous serez plus à même de les aider à se sublimer et à s’épanouir sur le chemin de vos objectifs partagés. Aussi, vous aurez l’humilité et l’empathie nécessaires pour comprendre lsd défi que supposent certaines étapes des développements personnel, intérieur et/ou spirituel.
Au début de la “voie du nous”, vous avez aussi l’ignorance. Celle qui laisse les groupes se faire et se défaire au gré du quotidien. Parfois ça se passe bien, parfois ça se passe mal. C’est au petit bonheur la chance. C’est, au mieux, un jeu de dés, au pire, une roulette russe, que vous laissez entre les mains de vos équipes. Pendant ce temps, alors que les dynamiques de groupe de consolident ou se délient par défaut, l’attention n’est concentrée que sur le savoir-faire.
Quand vous comprenez cela, votre première étape sera créer un esprit d’équipe. L’important est de sortir du groupement, c’est à dire du groupe qui se réunit par obligation mais sans lien affectif avec le travail ni les personnes concernées. C’est l’enfer de tout manager. L’esprit d’équipe crée un sentiment d’appartenance, de différenciation et de réalisation partagées. C’est l’émergence d’une conscience identitaire. La communauté nait et se renforce.
Pendant longtemps on a considéré l’esprit d’équipe comme le Saint Graal du management mais ce n’est qu’une première étape. Vient après l’aventure humaine. Celle-ci nait quand le groupe contribue à l’épanouissement de ses membres au-delà des objectifs partagés. A ce moment, chacun prend conscience de l’importance du groupe dans sa vie. Se tissent alors des liens puissants et indéfectibles qui, souvent, restent pour toujours. On parle de ces aventures partagées très fortes que nous avons tous vécu un jour. Celles qui font que 20, 30, 40 ans après, quand vous revoyez quelqu’un de cette belle époque, non seulement vous avez l’impression de ne l’avoir quitté qu’hier, mais en plus, vous ressentez immédiatement la force du lien qui vous unit. Vous aimez cette personne et ce qui vous lie dépasse largement le projet ou l’entité pour laquelle vous travailliez jadis. Or, pendant que vous y étiez, ce projet ou cette entité était tout pour vous (un entreprise, un club, une école…).
Naturellement, l’aventure humaine mène à une prise de conscience de l’impact du groupe dans nos vies et dans celle de ceux qui nous entourent (qu’ils soient humains, animaux, végétaux ou minéraux). Accepter cette responsabilité c’est s’engager dans le développement spirituel du groupe. A ce stade, les deux voies convergent, fusionnent et se subliment. Quand un individu travaille son développement spirituel et qu’il a la chance de pouvoir le partager, l’aventure prend une dimension presque extatique !
Le secret de ces trois étapes est un mélange subtil entre dynamique de groupe et connaissance de l’humain. Il est étonnant de voir à quel point la notion de dynamique de groupe est un thème mal connu et mal documenté. A ce jour, la plupart de la littérature existante se réduit à :
- des techniques managériales pertinentes mais souvent limitées
- des exercices pratiques comme par exemple l’intelligence collective.
Les deux ont des effets positifs sur la dynamique de groupe mais ne sont que des outils ou service d’un processus. Mais quel est ce processus ?
Nous espérons pouvoir vous fournir la réponse avec Konxus Media.
La fin du parcours
La fin de parcours, commune aux deux voies serait l’unicité.
L’emploi du conditionnel est une simple prudence remplie d’humilité car, ne l’ayant jamais expérimentée, j’en parle en théorie.
Je me base pour cela sur une spécificité de toutes les philosophies et croyances, contemporaines, historiques ou ancestrales.
Que vous parliez des grandes religions, de philosophies contemporaines ou de sagesses ancestrales, occidentales, orientales ou aborigènes, chacune à sa façon décrit, au bout de parcours d’éveil de conscience spirituelle, un état d’éveil ultime et de fusion avec le Tout. C’est un état d’unicité que certains appèleront Dieu, d’autres Tao, Wuji, état de Bouddha, nature, champ d’information ou Grand Esprit, parmi tant d’autres appellations.
Sans prétendre devenir des êtres éveillés grâce au travail, faut pas exagérer quand même, nous avons quand même tous expérimenté à un moment de nos vies des éclairs d’unicité. Ce sont ces rares moments magiques où tout semble à sa place, où nous avons la sensation de fusionner avec le vivant, dans une complétude extatique et épanouie. Lors d’une très grande réussite, d’une victoire hors norme, d’une rencontre amoureuse exceptionnelle ou d’une épreuve solidaire réussie… nous pouvons expérimenter ces états de grâce.
Le point de convergence des deux voies serait le début d’un chemin d’éveil partagé. S’imaginer le vivre en entreprise me semble une douce utopie, du moins dans avec les temps qui courent et la culture corporative dominante. Pourtant, vivre des états de grâce au travail, est à la portée de tous et si vous me lisez c’est que vous en avez vécu une bonne dose déjà ! Sinon, vous ne seriez pas là à vous soucier de ce genre d’articles. Et prétendre fusionner les “Voies du Je” (chaque être humain en est une) et la “Voie du nous” pour partager l’extase d’une grâce épanouie et partagée, aussi fugace soit-elle, est un défi digne d’être relevé.
Ne trouvez-vous pas ?